Réforme de l’assurance chômage : génération de revenus pour l’État
10/04/2024Le gouvernement envisage de réformer rapidement le système d’assurance chômage pour faire face à un déficit de 5,5 % du PIB. Il souhaite également donner des garanties aux agences de notation et renflouer les caisses rapidement. Cependant, les partenaires sociaux ont choisi d’accorder un délai supplémentaire jusqu’au 8 avril pour terminer leurs négociations en raison de divergences importantes entre le patronat et les syndicats. Ces derniers bataillent pour obtenir de nouveaux droits pour les salariés tandis que le patronat vise une baisse des cotisations sur un CDI senior. En parallèle, Gabriel Attal organise un séminaire sur le travail avant son intervention au JT de TF1 ce mercredi 27 mars.
Attendre la conclusion des pourparlers des cadres supérieurs
Le gouvernement avait promis d’attendre la conclusion de la négociation sur l’emploi des seniors, mais le délai supplémentaire complique les choses. S’il n’y a pas d’accord entre les partenaires sociaux, l’exécutif proposera sa propre solution pour encourager les travailleurs âgés à reprendre un emploi. Cependant, si cette proposition ne convient pas en termes de rétablissement des finances publiques, le gouvernement prendra des mesures plus radicales. En plus des dispositions concernant les seniors, le gouvernement souhaite également examiner tout le système d’indemnisation des chômeurs.
Préparation d’un tour de vis important
Le gouvernement Attal prévoit de durcir les règles pour les demandeurs d’emploi afin de réaliser des économies dans le système d’assurance chômage. Malgré un excédent prévu de 20,6 milliards d’euros entre 2024 et 2027, l’Unédic, qui gère ces fonds, devrait accumuler une dette de 38,6 milliards à cette période. Le gouvernement estime que le système actuel est trop généreux envers les demandeurs d’emploi et vise à réduire leurs droits dans le but d’atteindre un taux de chômage inférieur à 5% d’ici la fin du quinquennat.
Modifier la durée d’indemnisation
Le gouvernement envisage de réduire la durée d’indemnisation des chômeurs, actuellement fixée à 18 mois, car il estime qu’elle maintient les demandeurs d’emploi dans l’inactivité. Il souhaite également augmenter le temps nécessaire à travailler pour bénéficier des allocations chômage, passant potentiellement de 6 à 9 mois voire un an. Ces mesures pourraient être annoncées lors de l’intervention télévisée de Gabriel Attal au JT de TF1.
Soutenir les agences de notation
Le gouvernement est déterminé à modifier rapidement les règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi pour convaincre les agences de notation. Il doit réformer le pays et réduire les déficits publics pour éviter une évaluation négative par ces agences. La France doit être notée par Moodys, Fitch et Standard&Poor’s dans les prochaines semaines, ce qui met la pression sur le gouvernement. Des réformes structurelles de la fonction publique ou du régime de santé risqueraient de provoquer des grèves et des mouvements sociaux, ce qui est inenvisageable avant les jeux Olympiques cet été. Emmanuel Macron a exclu toute suggestion concernant les retraites avant le scrutin européen car cette catégorie d’électeurs constitue une part importante de son soutien.
Le travail, outil de la présidence Macron
Toucher à l’assurance chômage permet de revenir à la priorité de la macronie : seul le travail permet d’éviter la pauvreté, de progresser dans la hiérarchie des salaires et dans l’échelle sociale. Le Premier ministre a prévu un séminaire consacré au travail avec ses ministres pour atteindre la promesse d’Emmanuel Macron d’atteindre le plein emploi d’ici 2027 et promouvoir la qualité au travail. Dans ce cadre, il devrait en dire plus sur l’expérimentation de la semaine en 4 jours en attendant de présenter les détails de sa réforme.
Journaliste spécialisée en économie et finance, je décrypte depuis plus de vingt ans les enjeux économiques mondiaux pour un public exigeant. Mon parcours m’a conduite à collaborer avec des publications de renom, où j’ai analysé les marchés financiers, les politiques monétaires et les tendances macroéconomiques.

