Le tournant de « rigueur » de la France : Gabriel Attal présente le déficit public devant l’Assemblée

Le tournant de « rigueur » de la France : Gabriel Attal présente le déficit public devant l’Assemblée

04/04/2024 P.E.I Par Karen Duffort
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Lors de la séance des questions au gouvernement ce mardi après-midi, le Premier ministre a confirmé une trajectoire de « rigueur » pour combler le déficit public. Selon l’Insee, celui-ci s’est creusé à 5,5% du PIB en 2023. Gabriel Attal a souligné que le déficit public pour cette année s’établit à 154,0 milliards d’euros, soit 5,5 % du PIB.

Le Premier ministre a déclaré que son gouvernement maintiendra une politique budgétaire rigoureuse et responsable dans les prochains mois. Il a souligné l’importance du travail dans l’équilibre des finances publiques et cité la réforme de l’assurance-chômage comme exemple concret.

Face aux critiques sur la situation financière grave évoquée par un membre de l’opposition, Gabriel Attal a expliqué que son gouvernement avait pris des mesures face à un ralentissement économique et à des recettes moins importantes. Il a justifié ces choix en mettant en cause l’épidémie de Covid-19 qui a eu un impact sur les finances du pays.

Bruno Le Maire maintient quant à lui son objectif de repasser sous 3% de PIB en 2027 malgré le déficit actuel.

Le déficit augmente et représente une menace croissante

Ce mardi matin, l’Insee a annoncé un déficit public pour 2023 de 154,0 milliards d’euros, représentant 5,5 % du produit intérieur brut (PIB). Cela marque une détérioration par rapport aux prévisions précédentes. Le ministre délégué aux Comptes publics souligne la nécessité de rétablir les finances publiques avec fermeté et méthode. Bruno Le Maire maintient l’objectif de ramener le déficit à 3 % malgré cette situation difficile.

Le ministre de l’Economie insiste sur la nécessité de réaliser des économies sans augmenter les impôts pour les Français, mais reste ouvert à une hausse de la contribution sur la rente inframarginale des énergéticiens. Il exclut cependant toute nouvelle augmentation d’impôts et souligne que les entreprises paient déjà leur part.

Cette annonce suscite des inquiétudes quant à la santé financière de l’Etat et appelle à une gestion prudente des dépenses publiques tout en maintenant un cap clair vers le rétablissement financier.

Dépenses toujours en baisse

Les dépenses en France ont légèrement ralenti en 2023, avec une augmentation de 3,7%, après une hausse de 4% en 2022. Elles représentent maintenant 57,3% du PIB français, contre 58,8% l’année précédente. Cependant, elles restent encore plus élevées qu’avant la crise sanitaire, étant à 55,2% du PIB en 2019.

Les dépenses de fonctionnement ont augmenté de 6%, tandis que les prestations sociales ont également accéléré avec une augmentation de 3,3%, portées par la revalorisation des prestations indexées sur l’inflation.

La dette publique française s’établit à 110,6% du PIB fin 2023. Bien qu’en baisse par rapport à l’année précédente (111,9%), elle reste toutefois presque un point au-dessus des prévisions gouvernementales (109,7%).

L’opposition critique fortement le gouvernement

Ce mardi matin, le déficit de la France a été qualifié d’important et très rare par le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici. Il a exprimé sa déception quant à cette situation lors d’une interview accordée à France Inter.

L’Insee a assombri ses prévisions pour 2024 en indiquant une croissance en panne et un chômage en hausse. Cette nouvelle a suscité des réactions fortes parmi les acteurs politiques français. Eric Ciotti, patron des Républicains, a critiqué vertement le bilan du président Macron. De son côté, Jean-François Husson du Sénat a vivement remis en question la politique économique du gouvernement ainsi que l’autorité de la France en Europe.

Manuel Bompard de La France insoumise s’est également montré critique en qualifiant ce chiffre de l’Insee comme un désaveu cinglant et pointant du doigt directement Emmanuel Macron.

Agences de notation : L’importance de leur influence

L’Insee a publié des données à un mois du prochain verdict des agences de notation. Fitch et Moody’s évalueront la capacité de la France à rembourser sa dette le 26 avril, tandis que S&P annoncera sa décision le 31 mai. Une dégradation de la note française pourrait augmenter le coût de ses emprunts et alourdir les finances publiques. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a confirmé que le déficit public français sera supérieur à 5% du PIB en 2023, précisant qu’il sera significativement plus élevé que les 4,9% initialement prévus.

 

Le tournant de « rigueur » de la France : Gabriel Attal présente le déficit public devant l’Assemblée

Journaliste spécialisée en économie et finance, je décrypte depuis plus de vingt ans les enjeux économiques mondiaux pour un public exigeant. Mon parcours m’a conduite à collaborer avec des publications de renom, où j’ai analysé les marchés financiers, les politiques monétaires et les tendances macroéconomiques.