Téléconsultation médicale : les premiers pas vers une amélioration notable
10/09/2024Les entreprises de téléconsultations doivent obtenir un agrément d’ici la fin de l’année pour que leurs patients soient remboursés par la Sécurité sociale. C’est une étape cruciale pour ce secteur émergent qui cherche encore sa place dans le domaine de la santé. Les sociétés devront respecter certaines règles, telles que l’interdiction d’imposer un nombre d’actes par heure aux médecins, l’interdiction d’appartenir à des laboratoires pharmaceutiques ou fournisseurs de dispositifs médicaux, ainsi que la mise en place d’un comité médical indépendant.
Un groupe de médecins indépendants
La téléconsultation gagne en popularité avec des entreprises telles que Qare, Medadom, Livi et Tessan. Elle permet aux patients de consulter un médecin via une application ou dans des cabines équipées d’appareils connectés. Cette tendance est renforcée par la pandémie et les déserts médicaux. Selon Nathaniel Bern, cofondateur de Medadom, la réglementation va légitimer ce secteur en pleine expansion.
Les critiques envers les syndicats de médecins libéraux
Faute d’un encadrement spécifique, les entreprises de téléconsultation ont souvent eu recours à des centres de santé employant des médecins. Ce système est cependant critiqué car les centres de santé sont censés accueillir physiquement les patients et ne peuvent pas être à but lucratif. De plus, ils doivent limiter leurs consultations à distance à 20% de leur activité.
Bien que la téléconsultation soit encore peu répandue, les sociétés qui la proposent font régulièrement l’objet de critiques de la part des responsables politiques et des syndicats de médecins libéraux. Ces derniers craignent que cela perturbe le système de santé. Le gouvernement s’intéresse également au secteur pour éviter les arrêts maladies abusifs.
En somme, faute d’une réglementation claire, la pratique de la téléconsultation pose problème en France, suscitant des inquiétudes tant du côté politique que médical.
Un nouveau contexte difficile pour l’Assurance Maladie
Le budget de la Sécurité sociale voté en 2022 vise à clarifier les exigences imposées aux sociétés de téléconsultation, qui devront obtenir un statut spécifique d’ici début 2024. La réglementation prend plus de temps que prévu pour être mise en place, et les professionnels attendent toujours la publication d’un décret pour connaître leurs nouvelles obligations. Actuellement, la plupart des sociétés couvrent entre 80 et 85% des exigences, mais auront une année supplémentaire pour respecter pleinement le cahier des charges.
Évolution des logiciels
Décrocher l’agrément implique des coûts importants pour les entreprises concernées, notamment pour garantir la sécurité des échanges entre médecins et patients. Cela se traduit par une réorganisation interne et des embauches afin de s’adapter à cette nouvelle régulation. De plus, certaines sociétés risquent de disparaître en raison des investissements nécessaires et de la perte des aides obtenues précédemment.
Les professionnels du secteur prévoient également que facturer des frais de service supplémentaires aux clients, en plus du prix de la consultation, deviendra plus difficile. Pourtant, ces frais sont essentiels pour assurer la qualité des services proposés. Certains dirigeants d’entreprises telles que Qare et Livi expriment leurs inquiétudes quant à l’équilibre financier de leur modèle économique face à ces changements réglementaires.
Journaliste spécialisée en économie et finance, je décrypte depuis plus de vingt ans les enjeux économiques mondiaux pour un public exigeant. Mon parcours m’a conduite à collaborer avec des publications de renom, où j’ai analysé les marchés financiers, les politiques monétaires et les tendances macroéconomiques.