Budget Lecornu : Révélations sur la taxe des holdings et la contribution des hauts revenus

Budget Lecornu : Révélations sur la taxe des holdings et la contribution des hauts revenus

14/10/2025 P.E.I Par Karen Duffort
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À la veille de l’examen de la Loi de finances, le Budget Lecornu cristallise le débat autour de deux pivots fiscaux: la Taxe des holdings et la Contribution des hauts revenus. D’après les données récentes, l’exécutif vise environ 14 milliards d’euros de recettes nouvelles, complétées par près de 17 milliards d’économies, afin de ramener le déficit public vers 4,7 % du PIB. Il convient de souligner que la « taxe Zucman » n’est pas retenue, l’arbitrage se concentrant sur une imposition ciblée des revenus financiers logés dans des structures patrimoniales et sur le maintien d’un plancher d’imposition pour les revenus les plus élevés. Cette évolution témoigne de la recherche d’un rendement immédiat sans réinstaller un Impôt sur la fortune généralisé.

Les premières mesures présentées ce mardi 14 octobre confirment une stratégie en deux temps: préserver l’activité via une Fiscalité des entreprises mesurée, tout en durcissant la lutte contre l’Optimisation fiscale des patrimoines. La Contribution des hauts revenus (CDHR) est prolongée avec un taux effectif minimal de 20 % au-delà de 250 000 € pour une personne seule et 500 000 € pour un couple, tandis qu’une taxation des holdings patrimoniales doit encadrer la thésaurisation de dividendes non distribués. En parallèle, la surtaxe 2025 sur les grands groupes est reconduite mais divisée par deux, pour environ 4 milliards d’euros. Dans ce contexte, le gel des pensions et prestations sociales en 2026 et la progression des dépenses de santé limitée à +1,6 % matérialisent l’effort budgétaire. L’enjeu, désormais, est d’anticiper les impacts sur les tranches d’imposition, la Déclaration de revenus et les investissements privés.

Budget Lecornu 2026: Taxe des holdings et Contribution des hauts revenus au cœur de la stratégie

Le gouvernement présente un paquet de 29 mesures fiscales et budgétaires articulé autour d’un impératif de consolidation, selon les informations de référence (Le Monde). L’axe prioritaire s’appuie sur une Taxe des holdings orientée vers les revenus financiers retenus en sociétés, et sur la prolongation de la Contribution des hauts revenus à 20 % de taux effectif minimal. Cette combinaison vise à élargir l’assiette sans perturber le socle des tranches d’imposition classiques.

  • Mesures clés : CDHR prolongée à 20 %; Taxe des holdings ciblant la thésaurisation; surtaxe grandes entreprises reconduite mais réduite; gel des pensions et prestations; dépenses de santé plafonnées à +1,6 %.
  • Rendement attendu : ~14 Md€ de recettes nouvelles et ~17 Md€ d’économies, selon le Haut Conseil des finances publiques.
  • Cap politique : refus de la « taxe Zucman », confirmation d’une voie alternative détaillée par plusieurs médias (MSN, La Dépêche).
  • Objectif macro : trajectoire de déficit vers 4,7 % du PIB et crédibilité financière, dans un contexte européen plus exigeant.
Budget Lecornu : Révélations sur la taxe des holdings et la contribution des hauts revenus

Pourquoi cibler les holdings plutôt que rétablir un impôt sur la fortune?

La préférence pour une imposition des holdings patrimoniales s’explique par un souci d’efficacité: capter des revenus financiers qui échappent temporairement à l’impôt lorsqu’ils sont conservés en société, sans réouvrir un débat intégral sur l’Impôt sur la fortune. Plusieurs analyses convergent vers cette lecture, à l’instar de La Croix et de La Tribune, qui soulignent un compromis visant l’Optimisation fiscale sans alourdir uniformément le capital.

  • Ciblage : revenus non distribués et thésaurisés; dispositifs anti-abus pour éviter l’empilement de sociétés écrans.
  • Signal : stabilité des règles sur les actifs productifs, limite l’exil et préserve l’investissement domestique.
  • Comparaisons : inspirations étrangères mentionnées par l’exécutif, avec des mécanismes de taxation minimale des revenus retenus.
  • Cadre public : alternatives à la « taxe Zucman » discutées dans la presse généraliste et économique (HuffPost, Courrier Picard).

Mécanique fiscale: assiette, taux et interactions avec les tranches d’imposition

D’après les éléments disponibles, la Taxe des holdings viserait l’« accumulation » de revenus financiers dans des sociétés patrimoniales, en distinguant les participations actives des portefeuilles purement financiers. L’articulation avec les tranches d’imposition de l’IR et la Contribution des hauts revenus à 20 % de taux effectif minimal est centrale pour éviter les doubles prélèvements et calibrer le rendement.

  • Assiette potentielle : dividendes non distribués, intérêts et plus-values latentes converties en flux imposables selon des seuils et neutralisations ciblées.
  • Taux et crédits : possibles mécanismes de crédit d’impôt pour éviter la surimposition à la distribution; priorité au taux effectif minimal de 20 % sur hauts revenus.
  • Déclaration de revenus : obligations renforcées de transparence sur les flux intra-groupes, avec traçabilité des bénéfices remontés.
  • Optimisation fiscale : clauses anti-fragmentation et anti-hybrides pour limiter les schémas d’évitement.

Cas d’usage – la famille Martin: un couple dirigeant ayant logé son portefeuille dans une holding familiale arbitre entre distribution et capitalisation. La taxe incitative sur la holding, couplée au plancher de 20 % sur les très hauts revenus, rebat les cartes du calendrier de dividendes et des arbitrages d’endettement. Cette granularité permet de maintenir une incitation à investir sans exonérer la trésorerie dormante.

Effets attendus et comparaisons internationales

Les autorités invoquent des références étrangères pour justifier la taxation des revenus retenus en sociétés, avec des garde-fous pour l’investissement. Cette approche, si elle est bien calibrée, pourrait accroître l’équité horizontale entre investisseurs « en direct » et via holdings, tout en limitant le risque de délocalisation financière.

  • Effets micro : arbitrages modifiés sur la distribution des dividendes et l’allocation des portefeuilles; convergence des taux effectifs.
  • Effets macro : rendement stabilisateur des recettes, moindre volatilité par rapport aux seules plus-values réalisées.
  • Risques : contentieux possibles sur l’assiette; nécessité d’une coordination avec la Fiscalité des entreprises pour éviter la double charge.
  • Lecture presse : synthèses utiles sur les arbitrages budgétaires dans La Croix et analyses de substitution à la taxe Zucman par La Dépêche.

Entreprises, trajectoire budgétaire et équilibres de la loi de finances

Le choix de prolonger, mais de réduire de moitié, la surtaxe 2025 sur les bénéfices des 400 plus grands groupes (chiffre d’affaires France ≥ 1 Md€) pour environ 4 Md€ s’insère dans une Réforme fiscale graduée. L’ambition est de préserver la compétitivité tout en consolidant les recettes, en cohérence avec la cible de 4,7 % du PIB de déficit et les arbitrages sociaux annoncés.

  • Arbitrages : baisse de la surtaxe pour l’investissement; durcissement ciblé sur holdings et hauts revenus; gel des pensions/allocations en 2026; décryptages audiovisuels disponibles.
  • Calendrier : examen parlementaire séquencé; précisions techniques attendues en séance et via amendements (TF1).
  • Suivi pratique : anticiper la Déclaration de revenus 2026, modéliser l’effet du plancher à 20 %, revisiter les flux intragroupes et la politique de dividendes.
  • Lecture complémentaire : panorama des hausses et nouvelles taxes dans HuffPost et recensions sectorielles sur La Tribune.

Au total, l’architecture retenue cible les flux financiers où l’Optimisation fiscale est la plus dense, tout en modulant la pression sur la production. La capacité de ce Budget Lecornu à concilier rendement, équité et compétitivité sera appréciée à l’aune de l’exécution et des comportements d’ajustement des ménages fortunés et des groupes cotés.

Budget Lecornu : Révélations sur la taxe des holdings et la contribution des hauts revenus

Journaliste spécialisée en économie et finance, je décrypte depuis plus de vingt ans les enjeux économiques mondiaux pour un public exigeant. Mon parcours m’a conduite à collaborer avec des publications de renom, où j’ai analysé les marchés financiers, les politiques monétaires et les tendances macroéconomiques.